Halte au mariage des mineures
L’USFP s’est insurgé, au cours de cette semaine contre l’adoption par la majorité parlementaire à la Chambre des représentants d’un amen dement de l’article 16 du Code de la famille concernant la reconnaissance du mariage coutumier. Le quel article(4ème alinéa dans sa version originelle datée du 3 février 2004 stipule que: L’action en re connaissance de mariage est rece- vable pendant une période transitoire ne dépassant pas cinq ans, à compter de la date d’entrée en vigueur de la présente loi A l’issue de son amendement adopté, cette période transitoire est passée de cinq à 15 ans. Pour le parti de la Rose, cette nouvelle disposition n’est en fait qu’une manière déguisée de légaliser et de pérenniser le mariage des mineures
« Le Groupe socialiste a refusé cette disposition législative, considérant que la persistance du mariage conclu en grande partie par la Fatiha, contredit l’esprit du premier alinéa de l’article 16 qui dispose que le document portant acte de mariage en constitue le moyen de preuve, et ce pour justement mettre fin au mariage des mineures», a assuré un édito publié ce jeudi sur les colonnes d’Al Ittihad Al Ichtiraki. Et de tancer « En un mot, et loin de toute lecture interprétative abusive, cette prorogation de délai est une sorte de feu vert donné à la pérennisation du mariage conclu par la Fatiha et un indicateur du caractère rétrograde du gouvernement actuel (…). Ce gouvernement et sa majorité ne savent-ils pas que cet amendement nuit à l’image du Maroc qui a approuvé plusieurs conventions internationales ? ».
La députée membre du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, Aicha Lakhmass, a critiqué vertement cette nouvelle disposition, affirmant devant le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, lors de la séance plénière à la première Chambre, qu’en l’ayant soumise à l’adoption, le gouvernement légalise le viol.
Elle a également accusé ce dernier de vouloir consacrer cette réalité en affirmant qu’«au lieu de traduire en justice les violeurs de nos petites filles, le gouvernement préfère les récompenser en appelant à la légalisation de ce genre de mariage, ce qui constitue une grave violation de la loi ».
Le nombre des mariages de mineures conclus, précise-t-on, ne cesse de croître et les chiffres avancés par le dernier recensement réalisé par le Haut commissariat au plan sont alarmants. Il a été, en effet, enregistré plus de 102.000 mariages de filles mineures entre 2004 et 2014.
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